Quels sont les rituels autour de la mort dans ton univers fictif?

Que ce soit pour consoler les proches ou pour apaiser l’âme du défunt, les rituels autour de la mort sont omniprésents. Si tu as l’intention d’implanter un rite funéraire dans ton histoire, tu dois avant tout t’assurer que ce rituel corresponde aux croyances des personnages qui y participent : réincarnation, vie après la mort, intervention du divin, etc.

Mais avant, faisons un tour théorique sur la notion de rituel.

Qu’est-ce qu’un rituel?

Le mot rituel peut référer à plusieurs significations. Il peut être une séquence répétée chaque jour ou chaque semaine (ex. : le rituel du matin pour démarrer la journée du bon pied). Il peut être associé à la magie ou à la religion (ex. : la cérémonie de la bar-mitsvah pour marquer le passage des jeunes garçons juifs à l’âge adulte). Il peut aussi être une séquence de symboles compris par une communauté ou une société (ex. : la fête d’anniversaire, avec son gâteau, ses bougies et ses cadeaux).

Stéphane Crête, artiste transdisciplinaire et célébrant, résume bien en quoi consiste le rituel dans son livre Marquer le temps :

« Acte symbolique, liant social, créateur d’ordre et de poésie… On pourrait ajouter que le rituel est un marqueur de temps. Notre vie est une succession de passages que nous prenons plus ou moins la peine de reconnaître. Le rituel y remédie. » (Crête, p. 71)

En d’autres termes, le rituel permet de donner un sens à notre existence, à la condition qu’on accorde une pause dans notre quotidien afin de souligner un événement marquant comme un mariage, un baptême ou des funérailles.

De quoi se compose un rituel?

Toujours selon Crête, le rituel s’adresse avant tout à notre inconscient, et ce, grâce aux symboles, aux images, aux figures de style ainsi qu’aux allégories. Il existe au moins trois composantes d’un rituel :

  • Des gestes signifiants (ex. : les mains des futurs époux liées par un ruban pendant un mariage);
  • Une intention claire (ex. : honorer une personne chère, remercier un acteur important de la communauté, pardonner à notre ancien bourreau…);
  • Un contenant dédié, c’est-à-dire un espace et un temps accordés à l’action (ex. : au sein d’un cercle délimité par des pierres).

Si on se base plutôt sur les réflexions de l’ethnologue Arnold van Gennep, le rituel est marqué en trois phases :

  • Une phase de séparation, le moment où les participants au rituel quittent leur environnement habituel;
  • Une phase de marge, dans laquelle les participants sont en transition entre deux états;
  • Une phase d’agrégation, où les participants réintègrent leur communauté avec un nouveau statut ou une identité modifiée.

Des exemples de rites funéraires à travers le monde et l’histoire

Maintenant que nous avons survolé la théorie, il est temps de mettre en place les rites funéraires de ton monde fictif! Bien entendu, ces rites vont dépendre des croyances de tes civilisations, qu’elles soient religieuses ou non. Pour t’inspirer, voici quelques exemples tirés de notre propre monde :

Dans l’Égypte antique

Chez les Égyptiens de l’Antiquité, le rite funéraire comprend plusieurs rituels, comme celui de l’embaumement. En effet, cette pratique, qui consiste à conserver les corps des personnes mortes, est liée à la légende d’Osiris, tué et dépecé par son frère Seth, avant d’être ramené à la vie par son épouse Isis.

Dans la Grèce antique

De leur côté, les Grecs de l’Antiquité avaient l’habitude d’insérer une obole sous la langue des personnes décédées. Cette pièce de monnaie devait servir à payer Charon, le nocher des Enfers, pour la traversée du Styx. Sans obole, les morts devaient errer sur les bords du fleuve pendant 100 ans.

Chez les Vikings

Pendant le Haut Moyen Âge, lorsqu’un Viking mourait, celui-ci était placé dans un bateau de bois ou de pierre, dans lequel était également déposé un mobilier funéraire en fonction de leur statut (armes, outils d’artisan, bijoux, ustensiles, etc.). Parfois, une personne aimée ou un esclave était sacrifié afin d’être brûlé ou inhumé avec le défunt.

Chez les musulmans

Dans la religion de l’Islam, au moment d’un décès, les rituels funéraires doivent avoir lieu dès que possible, idéalement avant le coucher du soleil. Ces rituels comportent habituellement l’enveloppement du défunt dans un linceul blanc (en coton ou en toile de lin), une prière funéraire ainsi que l’inhumation du corps dans une tombe, sa tête en direction de la Mecque.

Chez les Dogons

Ce peuple africain suivait à l’origine une religion animiste, c’est-à-dire une croyance aux esprits animant les êtres vivants, mais aussi les éléments naturels. Au moment d’un décès, un enterrement est organisé pour le défunt, mais son âme reste dans le village. Quelques mois plus tard, des funérailles conçues pour la famille et les proches du défunt permettent à celui-ci de quitter la maison familiale, mais d’errer dans le village. Puis, lors d’une cérémonie collective appelée le dama, organisé tous les 3 à 5 ans, les âmes sont appelées à rejoindre leurs ancêtres.

Au Japon

Les rites funéraires japonais, empreints des croyances bouddhistes et shintoïstes, comportent plusieurs étapes. Il y a la veillée funèbre, moment où les proches du défunt se réunissent. Puis, il y a la cérémonie officielle et publique, suivie ensuite de la crémation du corps. Par la suite, les cendres du défunt sont déposées dans une urne, qui sera placée sur l’autel de la maison familiale pendant 49 jours. Pendant cette période, des prières seront prononcées à des moments précis afin de guider l’âme du défunt. Enfin, au bout de 49 jours, l’urne sera portée au caveau familial du cimetière.

Au Mexique

Finalement, on ne pouvait passer sous silence le Jour des morts (Día de Muertos), qui n’est pas un rite funéraire, mais une célébration à la mémoire des défunts. Habituellement, les festivités débutent le 31 octobre et se terminent le 2 novembre, durant lesquelles les Mexicains mettent sur place des autels pour leurs proches décédés. Sur ces autels, on retrouve différentes offrandes, comme des calaveras, des bougies, des fleurs, un crucifix, de l’encens et de la nourriture. Puis, le dernier jour, les familles visitent les cimetières pour nettoyer les tombes des défunts et y poser des offrandes.

Et voilà! Tu as maintenant les bases nécessaires pour la conception de tes rites funéraires. Tu peux même te servir des bases théoriques en début d’article pour mettre en place d’autres rituels comme ceux du mariage. Mais ça, ce sera pour une prochaine fois.

Sur ce, bonne création! 😀

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Que ce soit pour consoler les proches ou pour apaiser l’âme du défunt, les rituels autour de la mort sont omniprésents. Si tu as l’intention d’implanter un rite funéraire dans ton histoire, tu dois avant tout t’assurer que ce rituel corresponde aux croyances des personnages qui y participent : réincarnation, vie après la mort, intervention du divin, etc. Mais avant, faisons un tour théorique sur la notion de rituel. #worldbuilding #rituel #mort

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